jeudi 23 octobre 2014

"Recettes intimes de grands chefs" de Irvine Welsh



Par la Nordiste,

Pour une passionnée de cuisine, le titre m’a tout simplement séduit, il a titillé mes papilles et mes rêves culinaires. Tu parles, quelle déception ! Ce livre est un ramassis d’injures à chaque page. Sans jouer la petite fille effarouchée, quelle raison a piqué l’auteur pour faire de ce livre la liste la plus exhaustive des jurons recensés dans la langue anglaise ?

Je n’ai pas réussi à rentrer dans l’histoire. Pour faire simple, Skinner et Kibby travaillent tous les deux dans le même bureau, celui de l’inspection sanitaire d’Edimbourg. Skinner est vulgaire, alcoolique, violent, la caricature d’un voyou. Kibby est timide, précieux, un peu nunuche. Ces deux-là, évidemment, ne se supportent pas. Le piquant de l’histoire ? Au cours d’une soirée, comme par magie, les deux esprits échangent les corps. Voilà donc un Skinner qui se met à penser comme une gamine adolescente et un Kibby qui vire dans le graveleux. La cuisine dans tout ca ? Que nenni mon ami, juste un prétexte pour un mauvais scénario.

Pourquoi ne pas le lire, lui plus qu’un autre ?
  • Car notre connaissance des injures n’a pas besoin d’être autant développée
  • Pour cette non histoire pleine de caricatures grossières
  • Pour éviter que l’auteur croit en un succès littéraire et se remette à écrire
  • Pour lire d’autres oeuvres beaucoup plus intéressantes

"La vie d'une autre" de Frédérique Deghelt



Par la Nordiste,

Il y a des livres dont on ne se souvient pas la raison de l’achat. Il y a des livres dont on ne regrette absolument pas l’achat. “La vie d’une autre” fait partie de ceux-là.

1988, Marie, 25 ans, fête son premier CDI dans un restaurant parisien. Elle rencontre Pablo, un jeune homme aux traits charmeurs. Cédant à ses avances, elle passe une nuit de folie (il faut le dire) et s’endort au creux de ses bras. Elle se réveille … 12 ans plus tard, toujours dans les bras de Pablo, avec 3 enfants sur les bras. Quelle belle vie idyllique.

Le seul hic … Marie ne se souvient absolument pas de ce qui s’est passé pendant ses 12 ans. Aucun souvenir de ses enfants, de sa vie de couple, de son travail.

Seule, dans le secret, elle va apprendre à vivre comme une épouse et une mère de famille accomplie. Elle manie l’humour et le retournement de situation pour se sortir des impasses de sa mémoire. A la recherche de ses souvenirs et de la raison de son amnésie subite, elle survole la réalité quotidienne avec légèreté et profondeur.

J’ai dévoré ce livre en une toute petite journée, faisant fi de mes obligations parentales et maritales. Je me suis mise à la place de Marie, j’ai eu peur, j’ai aimé comme elle. L’Homme peut en témoigner, (et il ne s’en plaint pas, bien au contraire)comme Marie, j’ai multiplié les moments de tendresse et d’attention.

Pourquoi le lire lui plus qu’un autre ?
  • Pour voir combien l’Amour n’est jamais acquis et qu’il est à réinventer chaque jour
  • Pour cette belle écriture simple, directe et qui vous emmène dans les confins de votre inconscient sur le ton d’une balade anodine
  • Pour cette recherche atipyque sur notre vie de tous les jours, la routine nous ennuie mais nous sécurise tellement
  • Pour vivre pendant quelques heures “la vie d’une autre”
  • Pour lire !

"44 Scotland Street" de Alexander McCall Smith



Par la Sudiste,

Pat a vingt ans. Cette jeune habitante d’Edimbourg entame sa deuxième année sabbatique…et n’a toujours pas la moindre idée de ce qu’elle va bien pouvoir faire de sa vie. Mais elle est bien décidée à être indépendante.

La voilà donc qui franchit la porte du 44, Scotland Street et s’installe en coloc au dernier étage de ce petit immeuble aux habitants pour le moins éclectiques.

Pour commencer, il y a Bruce, le beau-gosse qui pourrait être le petit ami parfait s’il n’était pas si imbu de sa petite personne et hautain. Alors que le comportement du jeune homme donne à Pat envie de l’étrangler à mains nues, il se pourrait que ses hormones, elles, prennent un tout autre parti.

En face de chez Pat et Bruce, on trouve Domenica, adorable soixantenaire, ethnologue, brillante, courtoise, bavarde et exotique à souhait. Une bouffée d’air frais dans l’existence pour le moins morose de Pat.

Et à qui appartient ce saxophone dont Pat distingue clairement les notes à travers le plancher ? Qui joue donc avec autant de brio ? Non, Pat ne peut décidément pas croire que ce soit Bertie, petit garçon de tout juste 5 ans ! Et pourtant ! Poussé par une mère excessive, convaincue du génie de son fils, Bertie serait-il déjà au bord du burn-out ? Parce qu’en plus du saxo, Irene s’est mise en tête d’enseigner à son fils l’italien, la lecture, les maths, le yoga et bien d’autres choses, lorsque lui-même n’a qu’une envie : jouer au petit train.

C’est tout une flopée d’autres personnages tous très hauts en couleur que nous rencontrons au fil des pages : Matthew, le fils à papa bon à rien, niais et très gentil qui se retrouve bien malgré lui à la tête d’une galerie d’art ; Lou, qui tient le café du coin et est bien résolue à lire touuuus les livres hérités du précédent propriétaire des lieux, alors librairie ; et bien d’autres.

Pourquoi le lire, lui, plutôt qu’un autre ?
  • Parce qu’on adore toutes les couleurs que nous offrent les différents personnages de ce roman.
  • Parce qu’on aime toutes ces petites histoires qui se succèdent, si anodines parfois et pourtant si prenantes.
  • Parce qu’on aime détester Bruce et qu’on adore Domenica et son regard éclairé sur tout et tous.
  •  …
  • Pour lire !

"Totto-Chan, la petite fille à la fenêtre" de Tetsuko Kuroyanagi



Par la Nordiste, 

Je vous avoue que j’ai encore du mal à retenir le nom de cet auteur, mais aucun mal à retenir cette belle histoire.

Tokyo dans les années 1940. Une petite fille espiègle répondant au doux surnom de “Totto-Chan” découvre sa nouvelle école. Une école particulière où les salles de classe sont dans des wagons, où découvrir la vie est aussi important qu’apprendre à lire. Totto-Chan s’y épanouit entourée de ses camarades, elle grandit, elle murît et elle s’assagit, elle rêve. Totto-Chan découvre aussi que la vie n’est pas toujours rose, qu’il existe des sentiments méchants comme le racisme ou la guerre.
Une belle histoire sur les apprentissages de l’enfance racontée avec nostalgie et tendresse par une Totto-Chan adulte.

Comme beaucoup de livres, nous avons une autre vision des conséquences de la Seconde Guerre Mondiale, vue par les yeux d’une enfant japonaise.

Pourquoi le lire lui plus qu’un autre ?
  • Pour cette enfance pleine de découvertes
  • Pour une scolarité respectueuse
  • Pour cette histoire pleine de légèreté et de profondeur
  • Pour vivre le Japon loin des mangas
  • Pour lire !

"Sacrée Marie" de Astrid Eliard



Par la Nordiste,

Je ne sais même plus comment j’ai découvert ce livre, j’en ai tellement sur ma liste que je n’ai envie de lire qu’un de plus … Tout ça, c’est de la faute de la Sudiste qui me donne mille et une idées de lecture. Du coup, des livres, j’en ai partout dans la maison, dans la voiture et au travail pour la pause déjeuner.

Ah ! Sacrée Marie ! Marie est une jeune femme mariée à Cornellius, un médecin ne soignant que par ses plantes, qui va s’installer à Vivanon, un tout petit village bien bien perdu dans la campagne française. Marie n’est pas retardée, mais Marie est simple (tiens tiens, nouvelle idée de post sur “Un coeur simple” de Flaubert). Marie vit simplement, docilement sans se poser de questions. Au fur et à mesures des maternités, des rencontres amicales ou téléphoniques, des déconvenues, Marie se rebelle intérieurement, se met à douter des compétences en herboristerie de son mari. Marie vit toujours aussi simplement mais étouffe. Que va-t-elle faire pour revivre ?

“Sacrée Marie” nous raconte l’histoire d’une jeune femme perdue qui se cherche. Sans véritable localisation géographique et temporelle, ce livre s’adresse à tout le monde et chacun peut se mettre à un moment donné à la place de Marie. Une écriture simple et claire qui nous emmène sans nous le dire dans les profonds de l’âme féminine.

Pourquoi le lire lui plus qu’un autre ?
  • Justement car c’est simple à lire (et beau, et rapide, et limpide)
  • Pour l’histoire de cette jeune femme qui tel un papillon sort seule de son cocon
  • Pour découvrir une nouvelle plume française qui elle aussi se révèle au grand public au fur et à mesure de ses oeuvres
  • Pour se sentir intelligente (oui Marie, soyons honnête, n’est pas futfut)
  • ...
  • Pour lire!

mercredi 8 octobre 2014

"La danse hésitante des flocons de neige" de Sarah Morgan



Par la Nordiste,

Une fois de plus, en faisant mes courses alimentaires et hebdomadaires, j’ai fait un détour par le rayon livres de ma grande surface.
Une fois de plus, en faisant ce détour, je n’ai pu m’empêcher de craquer.
J’ai été attirée par les couleurs de sa couverture, même si je soupçonnais (à tort) un roman à l’eau de rose.

D’un côté, Kayla, une jeune femme vivant à New York. Spécialiste des relations publiques, elle excelle dans son métier et ne vit que pour ça. Point de loisirs. Son pire moment de l’année ? Noël avec toute cette dégoulinade d’amour mielleux, de décorations chargées, d’odeurs chaudes et sucrées de cuisine écoeurantes.
De l’autre côté, son client, Jackson, un jeune homme plutôt hyper sexy, vivant dans le Vermont. Il vient de reprendre la station de ski familiale. Il demande l’aide de Kayla pour développer l’image de la station.
Acceptant le challenge, Kayla se retrouve la semaine de Noël au fin fond des bois à vivre au rythme de cette station familiale. Un choc pour cette citadine. Jackson lui doit jongler entre une famille cassée mais unie, une Kayla froide comme la banquise et le quotidien de la station.
Entre boules de neige, incompréhension entre les générations, magie de Noël et choc culturel, un roman qui vous emmène rêver dans les paysages magiques du Vermont (on aimerait bien aussi le corps sexy de Jackson …)

Alors que je regrettais mon achat en culpabilisant de ne pas avoir pris un livre plus “littéraire”, j’ai passé un agréable moment. Je suis tombée dedans et ai eu beaucoup de mal à le lâcher. Tous les ingrédients (amour, famille, choc, nature, …) sont réunis pour nous transporter et nous faire vibrer en même temps que les protagonistes.

Pourquoi le lire lui plus qu’un autre ?
  • Pour apprécier sa famille (la tienne à toi)
  • Pour le glaçon qu’est Kayla (je suis hyper famille et quel choc)
  • Pour rire des chutes en cascade de Kayla (et pas que dans la neige)
  • Pour baver devant le corps de Jackson
  • Pour ce bon moment de lecture où le rêve est sans cesse confronté à la dure réalité
  • Pour lire !