mercredi 3 septembre 2014

"La grammaire est une chanson douce" de Erik Orsenna




Par la Nordiste,

Oui, je continue ma lutte contre les fautes de français. Je pars en croisade contre les fautes de français pour les bouter loin des paroles et écrits. Ecrire et lire ou dépérir, mon choix est fait sans hésitation. Et le vôtre ?
Pour ça, rien ne vaut l'aide des grands sages de la langue française. Dans la sphère de ces grands sages, il en est un qui a pris le parti de nous expliquer simplement la langue française au travers d'une charmante fiction.

Jeanne est une fillette de 10 ans qui, accompagnée de son frère Thomas de 14 ans, traverse régulièrement l'Atlantique en bateau pour rejoindre l'un ou l'autre de ses parents divorcés qui ont choisi d'habiter de part et d'autre de l'Océan. Au cours d'une énième traversée plutôt ennuyeuse, ils doivent essuyer (et sans torchon) une belle grosse tempête. Plouf ! Leur bateau fait naufrage et les voilà seuls survivants sur une petite île perdue au milieu de nulle part (ah si de l'Océan). Ils sont pris sous l'aile de Monsieur Henri (hommage à Henri Salvador et son amour des mots). Horreur ! Jeanne et Thomas se rendent compte que le naufrage les a rendus complètement muets. Pas de stress, il y a ... Monsieur Henri ! Monsieur Henri, qui va leur expliquer qu'ils sont devenus muets car ils utilisent les mots à tort et à travers sans les respecter. Il va donc les emmener dans une école un peu particulière qui va leur réapprendre la grammaire, le sens des mots. Oui c'est une île magique qui prend soin des mots avec un hôpital qui leur est dédié et une usine qui assemble les noms et les adjectifs dans le respect de la grammaire.

Petit extrait sur l'importance des mots
" Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t’aime.
Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps.
Il me sembla qu’elle nous souriait, la petite phrase.
Il me sembla qu’elle nous parlait :
– Je suis un peu fatiguée. Il paraît que j’ai trop travaillé. Il faut que je me repose.
– Allons, allons, Je t’aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pied.
Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi.
Tout le monde dit et répète « Je t’aime ». Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s’usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver. "

Pourquoi le lire lui plus qu'un autre ?
  • Pour revoir sa grammaire au travers d'une douce histoire
  • Pour ce plaidoyer pour le parler avec respect de toutes les langues du monde
  • Pour se dire que les Académiciens écrivent aussi des livres accessibles
  • Pour arrêter de me tuer les oreilles avec des fautes inadmissibles (tout n'est pas "hallucinant" !)
  • ...
  • Pour lire !

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